Avant 1998, il y avait une seule association dans les marais de Bourges qui s’appelait l’Association des usagers des Marais de l’Yèvre et de la Voiselle – Bourges (A.U.M.Y.V.B). En 2005 elle se renomma « Patrimoine Marais » pour faciliter son identification. Toutefois, l’association reste officiellement dans les statuts de l’A.U.M.Y.V.B.
Pourquoi la création d’une nouvelle association en 1998 ?
C’est à la suite d’une tentative de création d’une Association Syndicale Autorisée (A.S.A) en 1998 à l’initiative de l’A.U.M.Y.V.B qui a l’appui de la ville et de la préfecture. Cette tentative de création a eu un effet médiatique, ce qui a été positif, mais également provoqué des fêlures dans le monde des marais. Cela a conduit à la naissance d’une seconde association de maraichers l’Association des Propriétaires et locataires des Marais de l’Yèvre et de la Voiselle (A.P.L.M.Y.V) qui deviendra l’AMB deux ans plus tard.
Quel était ce projet de création d’une A.S.A ?
L’ A.S.A permettait de financer l’existence d’un projet de travaux importants se chiffrant à 2 020 000 francs (environs 310 000 €). Il est précisé que 0.19 francs du m² (0,09F/m² pour les travaux, 0,10 F/m² pour la gestion de l’A.S.A) serait à payer par chaque propriétaire sans garantie que les subventions prévues soit obtenues.
Parmi ces travaux, 80 000 francs (environs 16 330 €) était prévus pour la réalisation d’ouvrages de gestion des eaux. Or, celle-ci est un bien public à la charge de la ville de Bourges. Cela résultait à vouloir faire payer deux fois les maraîchers : comme contribuables et comme propriétaires de marais.
Ce projet eu pour effet deux chocs.
Le premier choc
Le premier fut l’annonce du projet par courrier de l’A.U.M.Y.V.V.B. Il est accompagné :
- D’un arrêté préfectoral du 18 août 1998 ou a été annoncé :
- L’ouverture d’une enquête publique, du 7 septembre au 28 septembre 1998, en vue de la création de l’ A.S.A.
- La tenue d’une assemblée générale des propriétaires le 28 octobre 1998.
- D’un projet de statuts de l’A.S.A.
Le second choc
Le second choc fut l’assemblée générale à la salle des fêtes de la chancellerie. 300 personnes était présentes. La réunion était animée et houleuse. Un vote a eu lieu par bulletin pour approuver ou non la création de l’A.S.A. Seuls les propriétaires avaient droit de vote. Le Non l’emporta à 79,41%7 contre 17,33%. C’est le second choc qui entrainera la démission du président de l’A.U.M.Y.V.V.B. À la suite de ce vote, les maraichers ayant voté non décident de créer une nouvelle association qui deviendra l’AMB.
Présidé en 1998 par C. LAMAIRE jusqu’en 1999, elle le sera en 2002 par France CAMUZAT. Il en sera le véritable moteur et l’initiateur d’activités (brocante, expositions, conférences visites des marais, journées de nettoyages de coulants et allées).
L’AMB est devenu en nombre d’adhérents(es) la plus représentative des marais. Elle compte aujourd’hui quatre cents membres. La Présidente actuelle de l’association est Mme Michèle JEGOU.
Un peu de l’histoire des marais classés (2002) de Bourges :
Pour tout savoir sur ce site il convient de ce référer au livre particulièrement abouti de France CAMUZAT (Président d’honneur de l’Association des Maraîchers de Bourges) « Les Marais de L’Yèvre, du Langis et de la Voiselle » :
En l’an 52 avant J.C. Jules César faisant le siège d’Avaricum décrivant l’endroit comme « marécageux, nauséabond et insalubre » en quelque sorte une défense très naturelle de la Ville il est alimenté par deux rivières l’Yèvre et le Langis seules rivières naturelles.
A partir du VIIIème siècle les communautés religieuses alors très importantes à Bourges s’attaques à l’organisation de parcelles creusant des voies d’accès, ceci à des fins maraîchères. Il se crée également de nouveaux cours d’eau l’Yèvrette et la Voiselle qui permettent l’implantation de moulins. Le marais appartient en grande partie aux communautés religieuses qui l’exploitent – ceci jusqu’en 1789 – date à laquelle ils perdirent leurs possessions (et quelques fois leurs têtes).
Ces terres devinrent la propriété de la ville de Bourges jusqu’en l’an 1900, la ville ayant besoin de « liquidités » vendit ces marais à des particuliers. On note l’implantation de professionnels du jardinage, ceux-ci disparaitront progressivement au fil du XXème siècle. Ils ont été remplacés par des particuliers (1200 propriétaires sur 1400 parcelles) et sont devenus des jardins ouvriers, des potagers, un lieu de calme et de tranquillité à l’ombre de la cathédrale (1km environs) dans ce XXIème siècle mouvementé, mais 90% des exploitants s’abonnent toujours à la culture maraîchère. La création du Grand canal de dessèchement en 1830 avait pour but d’assécher le fond de la vallée de l’Yèvre afin de cultiver du maïs.